La perspective d’une élection présidentielle alimentée par Twitter/SMS/blog pour renverser le dictateur iranien négationniste, recherchant des ADM, opprimant les femmes et propagandiste a ramené (du moins pour moi) des émotions jamais ressenties depuis David Axelrod et co. a renversé le mastodonte Bush-Cheney-Rumsfeld-Rice. Mais contrairement à l’Amérique où les pouvoirs en place pouvaient manipuler, mais pas faire taire, le discours public, les mollahs et l’armée iraniens ont exécuté leur coup d’État électoral tout en limitant au minimum la dissidence.
Cela a-t-il fonctionné ? (Eh bien, disons simplement que l’Iran n’est pas la Chine.) Honnêtement, je n’avais pas beaucoup d’espoir pour un changement de régime, et j’ai tweeté ce qui suit vendredi :
Pierre Himler Même si Ahmadjinedad est battu, le monde le saura-t-il un jour ? Est-ce que quelqu’un croit qu’il cédera le pouvoir? Pensez au Zimbabwe.
15h01 12 juin Power Twitter
Les résultats des élections décrétés par l’État ont déclenché des manifestations massives à Téhéran et ailleurs. Les experts médiatiques, comme prévu, ont intensifié le débat sur la valeur relative des médias concurrents pour leurs reportages respectifs (si possible) et leur capacité à se mobiliser.
Un hashtag Twitter populaire était #CNNfail, qui faisait allusion à la supposée couverture moins que stellaire de CNN de l’élection organisée en Iran. Christiane Amanpour, en tenue de burqa, correspondante vedette du réseau, a été écrasée par le dictateur provocateur lors de son premier presser post-électoral. D’autres ont reconnu à contrecœur le journalisme de premier ordre émanant de la soi-disant race mourante de journalistes tachés d’encre, qui comprenait de manière rafraîchissante New York Times le rédacteur en chef Bill Keller rapporte de Téhéran.
Mais la plupart ont continué à faire de Twitter (et des blogueurs en direct) les moteurs prédominants qui ont permis à un électorat privé de ses droits de se regrouper après que le gouvernement a fermé les autres plateformes médiatiques alimentées par le peuple (et le grand public).
Dans un moment d’Howard Beale, c’est Twitter qui a envoyé les Téhéraniens sur leurs toits pour proclamer « mort au dictateur ». Et c’est Twitter qui a permis le rassemblement de l’opposition dans les rues de Téhéran aujourd’hui.
On ne peut nier la puissance de cette plateforme de microblogging. Pourtant, on ne peut pas non plus nier le pouvoir des « journalistes formés » faisant ce qu’ils font de mieux pour mettre en perspective les faits qui ont coulé rapidement et furieusement du fief farsi. Don Tapscott a tweeté sa prise aujourd’hui :
DonTapscott Démos et émeutes en Iran : Démographie (énorme pop jeunesse) et technologie (web 2) = accès à l’information laïque = explosion sociale. Juste le commencement