Chaque conteur réfléchit au contenu et au contexte de son histoire, mais nous prenons rarement un moment pour imaginer comment notre public peut s’impliquer en dehors des commentaires et des tweets. C’est parce que nous pensons à l’intérieur des fils d’Internet et que nous ne faisons pas un pas dans le monde de l’interactivité.
Lors d’un panel SXSW avec des experts en narration interactive, en jeux et en réalité virtuelle, le public a appris qu’il s’agissait de laisser l’histoire dicter le support et de laisser le support capter les « spectateurs ». Mais nous ne sommes plus seulement des spectateurs, n’est-ce pas ? Nous sommes des engageurs et des interacteurs. Nous n’apprenons pas seulement passivement d’une histoire parce que nous avons maintenant la capacité d’y participer pleinement. Les fondements de la narration ont résisté à l’épreuve du temps. Il ne nous reste plus qu’à nous adapter et à reconnaître les supports par lesquels nous sommes capables de raconter ces histoires.
Charles Melcher (fondateur du sommet The Future of StoryTelling), Ari Kuschnir (co-fondateur de m ss ng p eces), Navid Khonsari (écrivain, réalisateur et producteur de jeux vidéo, de films et de romans graphiques) et Aaron Koblin (artiste des médias numériques et co-fondateur de VRSE) ont pris la parole pour partager où ils pensent que la narration se dirige… ou devrait se diriger.
Dans une vidéo interactive pour la Coupe du monde réalisée par l’équipe de Pepsi et Kuschnir, le public a pu influencer l’histoire en déverrouillant 11 moments suggérés dans le temps et en obtenant une expérience personnalisée et immersive de la vidéo. Dans le projet Johnny Cash, l’équipe de Koblin a créé un outil de dessin démocratisé où les gens pouvaient produire leur point de vue personnel sur Johnny. Toutes les images uniques ont ensuite été combinées pour créer un clip vidéo complet pour « Ain’t No Grave ». Un projet d’art interactif et communautaire à son meilleur.
Des choix significatifs et clairs sont les éléments les plus importants de la vidéo interactive. Il est important d’être définitif dans la création de toute histoire, mais surtout interactive. En tant que conteur, faites appel à votre récit, à ce qui lui convient le mieux – pas aux masses. Travaillez pour puiser dans l’universalité des émotions, cela donne aux gens l’occasion de s’impliquer dans l’histoire. Et comme l’a dit Khonsari, soyez fidèle aux moments d’impact émotionnel – n’oubliez pas de prendre en compte le temps qu’il faut à une personne pour déchirer, alors ne continuez pas à faire bouger le récit sans laisser les émotions agir naturellement. Sinon, l’écran devient apparent, ce qui n’est pas la voie vers un récit convaincant.
Poussant encore plus loin l’importance des émotions, c’est l’idée de médias sensuels, vers laquelle Melcher pense que l’avenir de la narration se dirige. La technologie nous permet de raconter des histoires multi-sensorielles et immersives. Cela nous rappelle la joie d’être vivant (et pas seulement de vivre sur nos ordinateurs) en nous plongeant dans ces récits et en les expérimentant d’une manière plus puissante/mémorable. C’est la réalité virtuelle. C’est la prochaine ère de la narration.
Il y a longtemps, Socrate a dit qu’écrire quelque chose devient une langue morte parce que nous perdons les subtilités humaines, c’est-à-dire les expressions faciales et les gestes. La technologie numérique peut ramener ces subtilités dans la narration. Rendons Socrate fier.