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Dans la matinée du vendredi 28 août, l’Australian Border Force, « l’agence gouvernementale australienne chargée de la protection des frontières et des fonctions de sécurité nationale », a publié un communiqué de presse annonçant quelque chose appelé « Opération Fortitude », dont les conséquences conduiraient aux médias sociaux moqueries, questions d’illégalité et protestation spontanée suffisamment intenses pour que toute l’opération soit annulée.
« Opération Fortitude » devait être un effort conjoint avec la police de Victoria pour surveiller et prévenir la criminalité dans le quartier central des affaires de la ville de Melbourne. Cela semblait être le genre d’opération habituelle qu’une force de police locale entreprendrait, cette fois en se concentrant sur les transports publics, jusqu’à ce que le bureau de la Force frontalière australienne publie un communiqué de presse. Le communiqué cite le commandant régional de l’ABF, Don Smith, déclarant que « des agents de l’ABF seront postés à divers endroits autour de la CDB pour parler à toute personne que nous croisons. Vous devez être au courant des conditions de votre visa ; si vous commettez une fraude de visa, vous devez sachez que ce n’est qu’une question de temps avant que vous ne soyez pris au dépourvu. »
La déclaration n’a été captée que par quelques personnes au départ, mais cela a suffi parce que ceux qui en ont été dérangés, y compris le rédacteur politique de Buzzfeed Australia, Mark Di Stefano, ont commencé à la partager sur les réseaux sociaux.
La nature orwellienne de l’Australian Border Force devient bien trop réelle. Ce n’est pas bien. https://t.co/JYcliQW6yt
-Mark Di Stefano (@MarkDiStef) 28 août 2015
Aussi Big Brother-esque que soient les plans de l’ABF, le plus gros problème était que les plans de l’ABF étaient peut-être tout simplement illégaux. Après le partage du communiqué de presse sur les réseaux sociaux, plusieurs avocats, dont Leanne O’Donnell, ont commencé à tweeter les lois pertinentes qui pourraient être violées par les actions de l’ABF.
ABF utilisera-t-il ses pouvoirs en vertu de l’article 188 de la loi sur les migrations pour « l’opération Fortitude » ? http://t.co/7h17GfuQJY
– Leanne O’Donnell (@MsLods) 28 août 2015
L’ABF a tenté de préciser dans un autre communiqué de presse qu’il ne ferait pas exactement ce que son communiqué de presse initial avait dit qu’il ferait. Il a également tweeté…
L’ABF n’arrête pas et n’arrêtera pas les gens au hasard dans les rues et ne cible pas sur la base de la race, de la religion ou de l’origine ethnique 3/4
– ABF (@AusBorderForce) 28 août 2015
… Mais le dommage était déjà fait. Les moqueries sur les réseaux sociaux ont rapidement suivi.
« Juste à l’affût d’un comportement antisocial, monsieur » pic.twitter.com/K617NLpJ0H
– Ketan Joshi (@KetanJ0) 28 août 2015
Irlande du Nord ou Melbourne ? #borderfarce pic.twitter.com/yOzJnGQ58s
– Evan Smith (@Hatfulofhistory) 28 août 2015
Plus important que cela était l’utilisation des médias sociaux pour organiser une véritable manifestation. Alors que l’ABF était encore sous le choc, les gens descendaient dans la rue pour manifester leur opposition à l’opération.
Cela a pris une heure pour s’organiser. Remarquable. #ForceFrontière pic.twitter.com/RG5bRAa8pZ
– Ebony Bowden (@ebonybowden) 28 août 2015
Des manifestants occupent l’intersection des rues Swanston et Flinders à Melbourne #ForceFrontière pic.twitter.com/ZK7VUYPHEE
-Jean Edwards (@JeanEdwardsABC) 28 août 2015
Dans l’après-midi, l’ABF avait annulé une conférence de presse, et peu de temps après avait annulé toute l’opération, en partie parce qu’ils ne pouvaient pas sortir de leur petite tribune de presse. (Une chronologie complète des événements peut être trouvée ici.)
Les gens des forces frontalières sont dans la petite boîte. Ils ont dit qu’ils partiraient quand il serait sûr de le faire. pic.twitter.com/MmdixI43Dr
– Josh Taylor (@joshgnosis) 28 août 2015
Je ne connais pas assez la politique australienne pour faire des commentaires approfondis à ce sujet, mais je peux dire que les événements du 28 août représentent un exemple assez aigu de la raison pour laquelle les fonctionnaires doivent faire attention à la façon dont ils communiquent avec le public. Les mots circulent rapidement ces jours-ci, et les médias sociaux permettent à ceux qui sont d’accord de s’organiser à une vitesse plus rapide que jamais auparavant. Ceux qui sont au pouvoir doivent en être conscients, ou risquent de passer pour des imbéciles.