Le mot lui-même, rappelons-le, serait un terme inventé par Jeff Howe dans le Wired de juin 2006 . Il combine l’anglais Externalisation (sous-traitance à l’extérieur) et Foule (foule) pour donner Crowdsourcing, sous-traitance à « la foule ».
Autrement dit, c’est l’externalisation de ressources humaines (ou plutôt de l’acquisition de connaissance) qui permet de puiser hors de l’entreprise dans un ensemble des talents disséminés, dans cette longue formation des talents (Pisani), une « sagesse des foules » ( Surowiecki ) qui aurait pu répondre à un besoin interne.
Bon, dit comme ça, peut-être que plusieurs auditeurs se sont étouffés avec leur gorgée de café. Il faut savoir ce que l’on veut. Il faut appeler un chat un chat, quoi. On me pose une question, je réponds.
Le crowdsourcing devient public
Le crowdsourcing me semblait jusqu’à ce matin relever plutôt d’un concept pointu ajouté à la niche de la haute technologie et du multimédia web. Le mot, pas particulièrement beau, propose malgré tout une vision alternative de ce qu’est la « foule ».
Tout démarrer d’un constat : dans certaines circonstances, le choix de groupe, en général, se publierait meilleur, en moyenne, que celui d’un seul individu en tout temps, même spécialiste. Clay Shirky, dans Voici tout le monde, raconte avec moults exemples dans quel type de secteur le choix de groupe est plus prolifique. Il n’est nullement question ici de laisser la foule bâtir à coup de vote et de SMS une fusée interplanétaire.
L’antinuit de cristal
On associe souvent la foule à des excès. On ne connaît pas souvent de la foule que par son côté instrumentalisé : que ce soit des gouvernements autoritaires (pensons aux atrocités qui précédaient la seconde guerre mondiale) ou les médias avides de cotes d’écoute (où elle instrumentalise la foule pour faire émerger la futilité lors de spectacles de télé-réalités.
Dans ces conditions, il est normal alors de ressentir une peur viscérale à toute prétention de faire appel à une quelconque intelligence de la foule.
Le futur pluriel
Ce que j’ai ressenti ce matin, c’est ce passage du négatif au positif. Le crowdsourcing deviendra un « lieu commun » dans la moulinette des médias. La foule ne possède plus seulement l’aura de folie collective (n’a-t-on pas dit que le quotient intellectuel de la foule est inférieur à la somme de ses composantes ?), mais offre dans certaines conditions des fruits autrefois inaccessibles, et ce, grâce à la mise en réseau massif de la population.
Face au défi qui attend l’humanité face aux limites de la biosphère, pouvoir avoir un accès potentiel à chaque ‘bit’ de savoir dans la tête des humains pour trouver une solution ne relève plus nécessairement de la science-fiction.
Le magazine Seed cette année avait mis sur sa couverture le titre « la dernière grande expérimentation » (En): les mathématiques sociales, les réseaux sociaux et les sagesses des foules peuvent-ils être mis à contribution pour trouver la bonne idée qui nous évitera le mur qui se dresse devant nous. Quelque part, quelqu’un à la réponse. Le crowdsourcing peut lui donner une chance d’être entendu.
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Autre lien sur Zéro Seconde
Crowdsourcing, mettre la foule à profit (présentation et powerpoint et vidéo)
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