Hier en fin de journée, j’ai accordé une entrevue à un journaliste de La Presse sur l’opinion des usagers/clients/étudiants/employés pour un article sur le phénomène du Ratemymd, rate my teacher, rate my product et cetera. Il me demande ce que je pense de ça. Je lui dis que j’observe ce phénomène depuis un certain temps déjà et qu’il est beaucoup plus gros que sur strictement les sites d’agrégation d’opinions des internautes. Ces opinions se retrouvent aussi sur les blogues, les forums, les wikis, les sites de médias sociaux tel Facebook, MySpace, Twitter et autre. J’explique que c’est une bonne chose et que même pour les docteurs, professeurs/entreprises et plus dernierement politiciens, ils ont maintenant des opinions directes sur eux et qu’ils doivent d’apprendre à composer avec et d’améliorer les lacunes qu’on peut leur attribuer. Je donne l’exemple de Tripadvisor et j’explique qu’il faut supprimer les commentaires trop dithyrambiques et ceux trop négatifs et qu’entre les deux, se trouve souvent la vérité. J’explique aussi que moi-même, je suis fiée à ces commentaires pour choisir mon hôtel lors de mon dernier voyage et même pour évaluer mon médecin cet été, avant de me faire opérer par lui. J’explique enfin que la société qui était basée sur la sacro-sainte communication unidirectionnelle dogmatique se transforme maintenant en communication multidirectionnelle égalitaire.
La période ou seuls le patron, le médecin, le professeur, le politicien ou l’entreprise sait la vérité et une raison, est terminée. Maintenant, tous peuvent être évalués, critiqués ou encensés. Le message est maintenant disponible et généré par tous et l’opinion du beau-frère planétaire est maintenant décidé dans la prise de décision de l’étudiant, patient, client, employé, citoyen. C’est d’ailleurs la conclusion sans équivoque qui est présentée dans une étude récente d’Universal McCann, Quand avons-nous commencé à faire confiance aux étrangers ? Comment Internet nous a tous transformés en influenceurs (PDF) déniché chez la copine Patricia Tessier.
Aujourd’hui, le Web est guidé par ses utilisateurs et les opinions des gens sur tout ce qui se trouve sur le Web, les blogs personnels, les avis sur les sites de comparaison de prix et les listes de souhaits sur Amazon ne sont que quelques exemples. Il est maintenant incroyablement facile de partager des opinions et de cultiver une influence, souvent sans même essayer. Le résultat a été la démocratisation de l’influence auprès des masses.
Il s’agit d’un changement fondamental dans la façon dont nous recueillons et partageons des opinions et aujourd’hui, n’importe qui peut exercer une influence bien au-delà de son groupe social immédiat. Autrefois, les conversations que nous avions avec nos pairs immédiats restaient généralement à l’intérieur de ce réseau. Aujourd’hui, les opinions et les expériences sont partagées dans le monde entier. Jamais auparavant nous n’avons été exposés à autant d’opinions et de recommandations d’autant de personnes – dont la plupart sont de parfaits inconnus, sans l’aura de l’expertise ou de la reconnaissance des célébrités.
Le résultat est une économie d’influence qui oblige tout le monde dans le domaine public, y compris les propriétaires de produits et de marques, à devenir plus transparent, ouvert, conversationnel et honnête. Ils doivent repenser la distribution de l’influence et le rôle de la communication marketing dans un paysage informationnel dicté par les consommateurs.
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