Ce n’est probablement pas un bon signal pour le projet X en évolution d’Elon Musk.
En avril, les deux Radio Nationale Publique et PBS ont annoncé qu’ils cesseraient d’utiliser Twitter/X comme moyen de se connecter avec leurs publics respectifs, en raison de l’influence de X décision d’ajouter un Étiquette « Médias financés par le gouvernement » sur leurs comptes. Les deux éditeurs ont considéré cela comme une tentative de discréditer leurs reportages et de semer la méfiance à l’égard des médias traditionnels. Plutôt que de continuer à participer dans ces conditions, ils ont choisi d’abandonner la plateforme et de donner davantage de priorité aux autres médias.
Une démarche risquée, étant donné que X joue un rôle clé dans la diffusion de l’information en ligne. Cela est particulièrement vrai parmi les journalistes, car de nombreux reporters utilisent X pour se tenir au courant des dernières nouvelles, ce qui signifie que les reportages originaux peuvent souvent bénéficier du trafic de référence et de l’amplification que X peut apporter.
Même si, de toute évidence, l’impact n’est pas si important. Selon un nouveau rapport de Nieman Lab, NPR n’a constaté aucun impact significatif suite à la suppression de la présence de son X.
Selon NL :
« Une note distribuée au personnel de NPR indique que le trafic n’a diminué que d’un seul point de pourcentage suite au départ de X, bien que le trafic de la plate-forme était déjà faible et représentait un peu moins de deux pour cent du trafic avant l’arrêt de la publication.
Ce qui est vrai pour la plupart des éditeurs, X/Twitter n’a jamais été une grande source de trafic de référence. Mais le fait que NPR, qui comptait plus de 8,7 millions de followers sur l’application, ait pu s’en aller avec des conséquences aussi mineures à cet égard fera sans aucun doute sourciller de nombreuses autres publications.
Même s’il y a probablement plus à faire.
Comme indiqué, X/Twitter n’a jamais été un moteur clé du trafic de référencement pour la plupart des sites Web, Digiday rapportant en janvier que les références de l’application ont en fait diminué de 20 % supplémentaires en moyenne en 2022.
Malgré cela, l’influence de la plateforme reste significative, en termes d’exposition plus large et de connexion aux tendances clés.
Par exemple, de nombreux spécialistes de l’actualité se tiennent au courant de X, puis redistribuent ces informations sur d’autres plateformes ou les utilisent dans leurs propres reportages. En ce sens, X peut avoir plus d’influence que ne le suggèrent les chiffres bruts.
Bien que NPR ait également fait une autre observation intéressante.
« NPR, quant à lui, a expérimenté Threads, où NPR figure parmi les comptes d’information les plus suivis. Threads génère environ 63 000 visites de sites par semaine, soit environ 39 % de ce que Twitter propose.»
Threads, qui n’a que 3 mois et compte environ 25 % des utilisateurs actifs actuels de X, génère déjà près de la moitié du trafic de référence que X représentait pour NPR.
Cela est de bon augure pour le rival X de Meta, qui est encore en grande partie en développement et qui manque de nombreuses fonctionnalités qui ont maintenu les utilisateurs attachés à X.
Encore une fois, ces types d’informations attireront davantage l’attention des éditeurs, d’autant plus qu’Elon continue d’attaquer les « médias grand public » dans le but de discréditer leurs reportages et de renvoyer les utilisateurs vers les sources qu’il préfère.
C’est apparemment la principale motivation des attaques de Musk, qui s’en prend aux médias qui ont rapporté des choses négatives sur lui ou sur ses entreprises, en critiquant l’ensemble de leur couverture médiatique et en plaçant leur nom parmi ses millions de fans.
En effet, ces derniers mois, Musk a critiqué Le New York Times, Reuters, Le gardien, Bloomberg, Le journal de Wall Street, BBCet Pierre roulante, entre autres. Et ce ne sont là que les exemples les plus récents : quiconque rapporte quelque chose que Musk n’aime pas ou avec lequel Musk n’est pas d’accord est placé dans sa catégorie de « fausses nouvelles », qu’il diffuse ensuite régulièrement via ses publications X.
Ce qui éloigne davantage de publications et de journalistes de X, même si beaucoup hésitent à quitter la plateforme, de peur d’être davantage déconnectés des dernières tendances en matière d’actualité et de couverture médiatique.
X est intégré au processus de distribution de la plupart des publications, et ce serait un grand changement pour eux de s’en retirer complètement. Mais davantage d’entre eux l’envisagent effectivement.
L’exemple de NPR pourrait être un coup de pouce clé dont certains ont besoin, et comme X devient une source de désinformation plus importante, car il amplifie les utilisateurs payants par rapport à tous les autres, il perd de plus en plus sa valeur en tant que source de tendance clé.
Si Threads peut fournir ne serait-ce que la moitié du trafic, cela fera réfléchir les éditeurs, ce qui pourrait devenir un gros problème pour l’application d’Elon Musk.