Un premier billet en cette nouvelle année pour faire le point sur une démarche qui aura beaucoup de bruit tout au long de l’année 2008 : la démarche de veille stratégique initiée par nombre d’institutions du secteur public. Une démarche qui mérite d’être expliquée pour être comprise. Une démarche qui dans le fond, mérite réellement d’être défendue.
La veille d’opinion consiste à surveiller la production de connaissances, l’actualité et les conversations sur un secteur d’activité, un acteur particulier ou encore une technologie grâce à des méthodes et outils d’analyse dédiés à cette activité, sur Internet comme dans les médias plus traditionnels.
Cette démarche correspond à la volonté, pour un acteur donné, de mieux connaître son environnement : clients, partenaires, médias, experts ou encore concurrents susceptibles d’influencer l’activité de l’acteur à l’origine de la démarche. Pour cela, l’entreprise identifiera différents types d’acteurs, de technologies ou encore de marchés à conquérir avant de définir sa méthode globale de veille. Une veille qui n’aura comme seul objectif de regarder, d’analyser, de comprendre afin de servir au mieux la stratégie de l’entreprise.
A l’heure de l’Etat-stratège. A l’heure de la modernisation de son appareil. A l’heure des nouvelles technologies et de l’avènement du Web 2.0, ou du Web social, il me paraît plus qu’urgent d’ouvrir les yeux sur la réalité du monde dans laquelle on vit. Un monde gouverné par l’information et son maniement. Rumeurs, détournements, attaques, guerre cognitive et autres font désormais partie de notre environnement direct et touchent durement les acteurs sociaux, économiques, financiers ou encore étatiques dans ce qui fait leur image, leur réputation.
Et c’est bien sur ce dernier point qu’il me semble important d’insister ; les volontés du gouvernement, de ministères comme d’institutions d’œuvrer en matière d’intelligence économique et plus particulièrement de veille d’opinion vont dans le sens d’une plus grande maturité de l’État. Des prestations de veille commandées par le Ministère de l’Education Nationale, au recrutement d’un chargé de veille à l’Elysée, en passant par la mise en réseaux des Chambres de Commerce et d’Industrie ou encore l’ouverture d’un marché par le Service d ‘information du gouvernement, toutes ces initiatives sont positives et améliorées plus une recherche de compréhension d’enjeux stratégiques avancés pour l’État que d’une quelconque volonté de « flicage » ou encore d’intrusion dans la vie privée des citoyens.
L’année 2008 aura été marquée par le retour de la crise économique, toujours porteuse de peurs enfouies, et l’enterrement du projet Edvige, ce dernier étant encore trop souvent assimilé aux problématiques de veille stratégique. Pour autant, cette année aura permis aux administrations de monter des projets ambitieux, portés par le Haut Responsable en charge de l’Intelligence Économique et par quelques visionnaires. Espérons toutefois que la communication sera par contre à la hauteur en 2009, point qui, me semble-t’il, reste encore largement le point faible de nos instances publiques sur ces sujets délicats et qui explique en partie le manque de transparence dont disposent encore aujourd’hui les spécialistes de la veille d’opinion.
Lien vers le message d’origine