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Twitter… parler pour ne rien dire ?

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Twitter… parler pour ne rien dire ?

Curieuse statistique : 40% des gazouillis sur l’outil de micro-bloggage Twitter serait du bavardage futile (« babble inutile »), c’est-à-dire « parler pour ne rien dire ». Çaa fait le tour du monde… blogosphèrique. L’étude sortie la semaine dernière a fait chauffer beaucoup de pixels. Et si c’était plutôt l’étude qui parle pour ne rien dire ?

Et pourtant, elle n’est pas inintéressante, cette étude, au contraire. Rappelons les faits, pour ceux qui étaient hors ligne sur la plage.

CV
En capturant au hasard près de 2000 gazouillis, entre 9 heures et 5 heures, du lundi au vendredi, deux semaines de suite et en répartissant les résultats dans 6 catégories, voici le résultat :

  • (3,6%) Nouvelles: les fils des médias trad comme Radio Canada ous France Info (ils excluent Techcrunch et autres médias sociaux)
  • (3,.75%) Spam: ils proposent les mêmes âneries que pour le courriel (en espérant que vous le captiez en faisant une recherche), ils squattent les mots clefs (#hastags) populaires (ex « voyez comment j’agrandis votre base de suivi Twitter »)
  • (5,85 %) Auto-promotion: ces gazouillis qui redirigent vers le blog ou le site du gazouilleur pour promouvoir son contenu.
  • (40,55%) Babillage inutile (bavardage inutile): « Je mange un sandwich »
  • (37,55%) De la conversation: Tout gazouillis dialoguant avec un usager (en utilisant un @)
  • (8,7%) Valeur de transmission (relais): tout gazouillis qui retransmet la conversation d’un autre usage (en utilisant un RT)

Quel titre pensez-vous que la plupart ont été utilisés pour transmettre l’information ? 40% des gazouillis sont du bavardage inutile.

Pourtant
On aurait pu aussi bien ajouter les deux dernières catégories (conversation et relais) comme representants du média social (échange des informations bottom up ou à l’horizontale) et obtenir 46% des gazouillis sont des informations utiles socialement (37,55% + 8,7%).

Les « conversations utiles » sont divisées en deux à cause d’un vecteur objectif (l’usage ou non du code @ ou RT). Mais quand est-il d’un usage implicite ? Si je dis « je suis sortie du métro » et qu’un groupe m’attend au restaurant, ne suis-je pas en train de converser (j’annonce que je ne tarde pas à arriver).

« Je mange un sandwich » peut être une nouvelle pour la famille d’un anorexique ou pour tout un groupe qui l’attend pour commencer une réunion.

Et alors ?
« Que faites-vous? » (qu’est ce que vous faites) était la question originale demandéeapr Twitter (il est maintenant « Partager et découvrir ce qui se passe maintenant, partout dans le monde ») et alors selon qui vous suivez, ce sera la révolution iranienne ou cette personne qui mange un sandwich.

J’imagine bien Einstein aujourd’hui gazouiller « Wunderbar, E=MC2 » et le voilà classé dans le bavardage inutile.

Si on résumait un échantillon de tous les articles publiés, de tous les livres publiés, des émissions de radio diffusées, des appels téléphoniques, nous allons toujours, je dis bien toujours, trouver un nombre effroyable de bavardages insensés, inutiles, futiles, ridicules. Il n’y aurait plus de journalisme, de littérature de reportage, que du babillage. En moyenne.

Parce que, voyez-vous, dans la communication médiatique, sociale ou traditionnelle, on n’écoute pas tout, on choisit. La communication n’est rien d’autre que ça : repérer le signal dans une mer de bruit.

Il est donc inutile de souligner que 40 % des gazouillis sont futiles, ce n’est que répéter qu’il y a du bruit (qui ne fait pas de sens pour nous) et on ne fait que parler pour ne rien dire.


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Erwan

Rédigé par

Erwan

Erwan, expert digital pour Coeur sur Paris, offre des insights pointus sur le marketing et les réseaux sociaux. Avec une plume vive et une analyse fine, il transforme les complexités du digital en conseils pratiques et tendances à suivre.