Vous lisez

L’ostracisme numérique dans le social business

Marketing social

L’ostracisme numérique dans le social business

ostracismeSur les réseaux sociaux externes, l’ostracisme et l’intimidation ne sont malheureusement que trop courants, la sécurité relative offerte par les discussions en ligne incitant souvent les gens à dire des choses qu’ils ne feraient peut-être pas en personne. Bien qu’il soit agréable de penser qu’un tel comportement ne se produirait pas dans les réseaux sociaux d’entreprise, une nouvelle étude suggère que non seulement cela se produit, mais qu’il est également extrêmement dommageable.

L’étude, menée par une équipe de chercheurs canadiens, a révélé que lorsque nous sommes au travail, l’ostracisme nuit souvent beaucoup plus à notre sentiment de satisfaction au travail que le harcèlement, bien que l’on pense généralement le contraire.

De plus, les chercheurs ont émis l’hypothèse que l’ostracisme est considérablement plus courant que le harcèlement et constitue donc un problème beaucoup plus important sur le lieu de travail.

Ils ont testé leur hypothèse en interrogeant des employés de diverses industries sur une gamme de comportements qu’ils ont ensuite été invités à évaluer à quel point ils étaient socialement inappropriés, et aussi à quel point ils seraient psychologiquement nocifs s’ils leur arrivaient. De plus, on leur a demandé d’indiquer combien chaque comportement serait puni s’il se produisait sur leur lieu de travail.

L’enquête a révélé que, fait intéressant, nous avons tendance à considérer des comportements tels qu’ignorer, exclure ou négliger un collègue comme moins flagrants et interdits que de rabaisser, de taquiner ou de commérer à propos d’un collègue.

« On est moins susceptible d’être considéré comme une mauvaise personne pour avoir ignoré ou exclu quelqu’un que pour l’avoir ouvertement insulté, crié dessus ou menacé », notent les chercheurs dans un prochain numéro de Sciences de l’organisation. « De plus, on est moins susceptible d’être pris ou signalé pour avoir ostracisé quelqu’un et peut plus facilement invoquer un manque d’intention (par exemple, être trop occupé pour répondre, oublier d’inclure quelqu’un). »

Ainsi, une fois la perception de tels événements établie, les chercheurs ont voulu évaluer la fréquence à laquelle ils se produisaient. Ils ont mené une autre enquête, cette fois en demandant aux participants d’évaluer dans quelle mesure ils avaient subi certaines formes de traitement, ainsi que leur niveau d’engagement au travail.

Comme les chercheurs s’y attendaient, l’ostracisme était beaucoup plus courant que le harcèlement au travail, avec 70 % des participants révélant qu’ils avaient ressenti un tel sentiment au cours des 6 derniers mois. Il est également apparu que l’ostracisme était beaucoup plus susceptible de nuire au niveau d’engagement de nos employés que le harcèlement.

Une dernière étude a ensuite découvert que les sentiments d’ostracisme sur le lieu de travail pouvaient être liés à la rotation des emplois, ceux qui en souffraient étant plus susceptibles de souffrir de problèmes de santé, ce qui les a finalement conduits à quitter leur emploi.

Inutile de dire que déterminer si vous êtes ostracisé en ligne est plutôt délicat. S’il est facile de voir quand quelqu’un vous fait froid dans le dos lors d’interactions physiques, il est beaucoup moins certain que ce soit le cas en ligne. Par exemple, la source pourrait en fait ignorer la cible, mais elle pourrait aussi s’être éloignée de l’appareil de communication, rendant l’absence de réponse accidentelle.

Malgré cette ambiguïté cependant, des recherches suggèrent que lorsqu’il existe un niveau de doute sur les motivations de l’autre personne, il y a souvent une tendance à penser au pire. Cela peut être dû au fait que la communication sur Internet supprime bon nombre des indices sociaux les plus courants et ne permet donc pas d’attribuer clairement la raison de l’ostracisme de la source.

Peut-être quelque chose à penser dans vos propres communications numériques.

Erwan

Rédigé par

Erwan

Erwan, expert digital pour Coeur sur Paris, offre des insights pointus sur le marketing et les réseaux sociaux. Avec une plume vive et une analyse fine, il transforme les complexités du digital en conseils pratiques et tendances à suivre.